LA TENTATION D'ECRIRE
Quelques mots jetés sur le papier pour tenter de former des écrits.
Pas de grands récits... seulement de la prose ou de la poésie pour s'amuser.
Sétéfilla
Ecrire...
Ecrire… Six lettres qui trottent dans ma tête. Six lettres pour former le mot « écrire ». Un mot formé de trois syllabes qui elles-mêmes forment d’autres mots :
Le mot « cri », le mot « rire », le mot « ire ».
Ces mots pourraient suffire à résumer une vie. Mais les cris et les rires peuvent-ils s’écrire ? Peuvent-ils se lire ou se dire ?
Ecrire… Jouer avec les mots comme l'on joue avec sa vie. Peser et sous-peser ses mots avec précaution ou bien les lâcher sans restriction avec légèreté et insouciance. Les faire rebondir comme une balle. Les crier dans le vide en se jouant de l'écho. Les transformer en rumeur. Les rendre stridents comme la craie qui grince sur le tableau. Les lancer aux quatre vents pour les voir tournoyer et voyager. Les mouiller sous la pluie, puis au soleil les sécher. Les faire naître sous notre plume. Les faire grandir dans nos livres et dans nos âmes. Les faire mûrir dans nos têtes et dans nos cœurs. Les cueillir, les presser, les assembler et les boire avec gourmandise… S'enivrer pour les oublier puis s'en rappeler le jour d'après. Les maudire, les détester ou les aimer. Les faire blanchir, les faire bouillir, les faire sauter, les croquer, les mâcher, les ruminer, les avaler, les digérer, les expulser. Les redessiner, les gommer, les écourter, les rallonger. Les contourner, les éviter. Les faire vivre et les faire mourir. Les choisir, les unir et les désunir.
Les faire lire et les faire dire. Les écrire…
Sétéfilla
La tourmente des mots
Des mots ne cessent de tourner dans ma tête
Comme piégés, prisonniers dans un enclos
Des mots sourds, lourds, au souffle court
Tourbillonnent et se soulèvent en tempête
Puis s'abattent en rafales dans mon cerveau
De violents éclairs réduisent mes idées en miettes
La bourrasque éclate et dans un terrible sanglot
L'encre noire s'échappe de ma plume et parcourt
Les sillons vierges d'une feuille dont la quête
Est de récolter la tourmente de mes maux
Sétéfilla
Seul, le poète
Sous un ciel gris, des gouttes d'eau salée
S'écoulent sur les joues d'un poète mal aimé
Son âme torturée par la tempête qui se soulève
En son cœur transpercé par un virtuel glaive
C'est ainsi qu'il écrit, recueilli dans son isolement
Diluant l'encre de ses larmes, il immobilise le temps
Sétéfilla