Dunes d'ici et d'ailleurs
Aux mille et un petits cratères
Creusés par les pas de l'homme.
Désert vivant fragile et instable
Battu par les vents dominants
Nourrie par l'érosion des calcaires
Recueillis en son antre de poussière
Sétéfilla
Comme oublié sur cette dune, un objet qui dérange...
Œuvre d’art ou bien trésor par des pirates abandonné ?
Un bloc de béton armé ! Un coffre fort bien étrange…
Vestige de la dernière guerre en mémoire du passé.
Un abri de fortune, immuable au travers des temps
Et qui, érigé sur cette dune, tel un temple opprimant,
Ne ressemble en rien au château de sable des enfants,
Mais nous ramène dans un monde cruel de feu et de sang.
Sétéfilla
Et je pense, écoutant gémir le vent amer,
Et l'onde aux plis infranchissables,
L'été rit, et l'on voit sur le bord de la mer
Fleurir le chardon bleu des sables.
Victor Hugo
Sentinelles au coucher du Roi
Immobiles, preuve de leur intime foi
Un simple zéphyr suffirait à les plier
Mais nullement à les faucher…
L’or à leurs frêles branches s’accrochant
Tel une contine racontée à un enfant…
Philippe
Encore quelques marches délavées
Du soleil matinal, inondées
Puis enfin le sable dessinant la trace éphémère
De chaque pas, par la vague recouvert…
Philippe
Par cet escalier je descends
À la recherche de mon identité.
Attirée par le ressac incessant
De cette vie, par le rivage brisée.
Je me sens envahie par l'océan,
Absorbée par tant d’immensité.
Sous mes pieds, le sable blanc
Se dérobe, ignorant mon air inquiet
D'être là sur un terrain instable,
Et renforçant mon sentiment
De n'être qu'un grain de sable,
Dans ce monde en moi si présent.
Sétéfilla
L'escalier descendu,
J’ai marché sur le sable.
Dans les flots, mon corps tendu
J’ai offert aux vagues impitoyables.
Dans la mer, une femme a disparue.
Son cœur blessé, sur le rivage est resté.
Un jour, se promenant sur la plage, un inconnu
Ramasse, ballotée par les flots, une carte à jouer...
Sétéfilla
L’escalier descendu,
Le sable sous mes pas
Puis baladée par les flots
Une carte à jouer
Allait et venait,
La retourner…
Dame de cœur évidemment
Comment en aurait il pu être autrement !
Philippe
Elle se lève, lui se couche épuisé
Étrange ballet amoureux que nous offre
Lune et soleil mélangés
Encore et encore
Seuls témoins ces spectres morts
De cette histoire inachevée…
Philippe
Carrosserie rutilante pour cette voiture d’antan
Endormie sur la dune qui la protège des vents…
Ou bien, serait-ce une baleine au grand corps blanc
Qui en guise de fanions aurait une calandre d’argent
Et qui épuisée, se serait échouée sur le sable brûlant ?
Sétéfilla