Ecrire...
Ecrire… Six lettres qui trottent dans ma tête. Six lettres pour former le mot « écrire ». Un mot formé de trois syllabes qui elles-mêmes forment d’autres mots :
Le mot « cri », le mot « rire », le mot « ire ».
Ces mots pourraient suffire à résumer une vie. Mais les cris et les rires peuvent-ils s’écrire ? Peuvent-ils se lire ou se dire ?
Ecrire… Jouer avec les mots comme l'on joue avec sa vie. Peser et sous-peser ses mots avec précaution ou bien les lâcher sans restriction avec légèreté et insouciance. Les faire rebondir comme une balle. Les crier dans le vide en se jouant de l'écho. Les transformer en rumeur. Les rendre stridents comme la craie qui grince sur le tableau. Les lancer aux quatre vents pour les voir tournoyer et voyager. Les mouiller sous la pluie, puis au soleil les sécher. Les faire naître sous notre plume. Les faire grandir dans nos livres et dans nos âmes. Les faire mûrir dans nos têtes et dans nos cœurs. Les cueillir, les presser, les assembler et les boire avec gourmandise… S'enivrer pour les oublier puis s'en rappeler le jour d'après. Les maudire, les détester ou les aimer. Les faire blanchir, les faire bouillir, les faire sauter, les croquer, les mâcher, les ruminer, les avaler, les digérer, les expulser. Les redessiner, les gommer, les écourter, les rallonger. Les contourner, les éviter. Les faire vivre et les faire mourir. Les choisir, les unir et les désunir.
Les faire lire et les faire dire. Les écrire…
Sétéfilla
Le temps qu'il faudra...
Je veux être avec toi
Je veux faire partie de toi
Et je veux t'aimer
T'aimer toute la vie
Sans jamais rien te reprocher
Je veux t'aimer ainsi
Tout simplement
Sans rien reprocher au temps
Et te garder longtemps
Et t'épuiser lentement
Et t'épouser en un instant
Et te regarder tendrement
Te faire l'amour cruellement
Puis te regarder gentiment
Voir au travers de tes sentiments
Voir au travers du temps
Je veux avoir tout le temps
Tout le temps de t'aimer
Tout le temps de vieillir
Tout le temps de t'aimer
Pour pouvoir ensuite mourir
Sétéfilla
La ronde de l'âge
L'image magique de l'âge
Se mire sur le rivage
Avec l'agilité d'un mage
Qui vous invite au mirage
Fragile comme l'argile
Et adepte de l'exil
L'âge prend en gage
L'image du voyage
Puis s'enfuit à la nage
Laissant sur son sillage
Des rides sur le visage
Témoins de son passage
Sétéfilla
Le silence de la nuit
Sous une pluie d'or
Un soleil sourit
Sous des nuées d'argent
Un soleil sourit
Toujours et encore
Le soleil sourit
Mais au loin, se balançant
Un astre luit
Un astre blanc
Qui jamais ne sourit
Triste et désolant
Plein de mélancolie
C'est l'astre de la nuit
C'est la lune qui
S'est endormie
Se berçant doucement
Au son du silence effrayant
Au son du silence errant
Du silence timide, du silence rigide
Du silence sans rides, de l'infatigable silence de la nuit
Et chaque soir
C'est la même histoire
La lune prend place
Dans l'immense espace
Elle tire son rideau noir
Allume les étoiles de l'espoir
Et puis s'endort
Au son du silence d'or
Sétéfilla
Le temps de la guerre
C'est la guerre qui n'en finit pas…
C'est un amour fait d'horreurs et de haines
C'est une chanson sans paroles
Une mélodie atroce faite de crimes et de sang
C'est une histoire d'amour pourtant…
Une histoire qui n'en finit pas…
Un royaume de larmes où la peine est reine
Où les cris sont les fruits d'arbres impuissants
Une vie dont l'espoir brûle de survivre
Une ville où le pouvoir et l'alcool enivrent
Sur les rosaires, les vies s'égrènent au fil du temps
Le silence de la mort couvre les cris des vivants
Une atrocité infiniment belle pourtant
Frêle comme le vent léger et transparent
Essentielle comme l'eau claire et amère
Qui ne cesse de couler pareil au sang
Le temps n'est plus rien…
Rien qu'un mot qui progresse de temps en temps
Un ultime espoir monte en moi
Et soudain redescend vers cette sombre clairière
Je me perds, je me perds dans mes idées
Je ne sais plus ce qu'est la guerre
Tout est faux et tout est vrai cependant
Errance et décadence, triste état de délabrement
Au-delà de cette barrière de feu et de sang
Je cherche la lumière, la lueur d'un rayon vivant
Dans mes yeux, le désespoir, une larme brûle ma joue
Et je ne vois plus, aveuglée par la pensée d'y voir clair
C'est la guerre qui n'en finit pas…
C'est une mélodie à faire pleurer les sourds
Une histoire qui n'en finit pas…
Sétéfilla
La tourmente des mots
Des mots ne cessent de tourner dans ma tête
Comme piégés, prisonniers dans un enclos
Des mots sourds, lourds, au souffle court
Tourbillonnent et se soulèvent en tempête
Puis s'abattent en rafales dans mon cerveau
De violents éclairs réduisent mes idées en miettes
La bourrasque éclate et dans un terrible sanglot
L'encre noire s'échappe de ma plume et parcourt
Les sillons vierges d'une feuille dont la quête
Est de récolter la tourmente de mes maux
Sétéfilla
Un jardin imaginaire
J'aime ce jardin merveilleux
Qui dégage un parfum si doux
Que des milliers de pigeons heureux
Viennent y roucouler et faire des moues
C'est dans ce superbe jardin
Que le soleil donne rendez-vous
Aux enfants et aux baladins
Qui n'ont pour monnaie que quelques cailloux
Là-bas, l'air n'est autre que mélodie
Si douce, que les fleurs en sont étourdies
Les oiseaux survolent leurs nids
Heureux de vivre dans un tel paradis
Mais cet endroit enchanté
N'est autre que mon cerveau
Qui s'échappe sans arrêt
De derrière les barreaux
Sétéfilla
Tableau
Un coup de pinceau par ci
Un coup de pinceau par là
Et le peintre a fini
Le tableau que voilà
Un tout petit rond
Pour une maison
Un p'tit trait mal placé
Qui deviendra… fumée !
Un grand soleil bleu
Brille dans les cieux
Et tout le reste est vert
Vert, comme la mer
Puis un oiseau se pose
Sur une branche rose
Ce que l'enfant représente
Au fond de lui, le chante
Il donne son cœur au tableau
Pour que tout soit joli et beau
Joli et beau
Comme l'oiseau
Joli et vrai
Comme palais
Mais personne ne comprend
Ce tableau qui pourtant
Tant de longues attentes
Pour l'enfant représente
Sétéfilla
Et puisque nous sommes dans le monde de l'imaginaire et des tableaux, je vous invite à redécouvrir l'art de la peinture en cliquant sur ce lien, puis sur le pinceau...
http://www.jacquielawson.com/preview.asp?cont=1&hdn=2&pv=3146946
Vogue la galère
Depuis deux ans déjà, je ne cesse de changer d'air
Au gré du vent je navigue sur des flots différents
Parfois, j'arrive à jeter l'ancre et à toucher terre
Je me projette dans un futur à l'abri du vent
Le temps d'une escale je construis de nouveaux repères
Mais je remonte dans ma galère à peine j'en descends
Mes bagages chargés d'amour, de passions, de colères
Deviennent de plus en plus lourds à porter maintenant
Ainsi lestée, je pars poussée par des vents contraires
Au risque de couler, je fuis le passé, le futur et le présent
Sétéfilla
Il suffit parfois de deviner la berge éloignée
S'offrant, dans la brume, si proche et lointaine
Alors faire quelques brasses de plus et soudaines
Ne pas couler, prendre pied, pour un futur renouvelé
Philippe
Accepter des autres et s'accepter soi-même
Cesser de fuir, de s'éparpiller aux quatre vents
Accepter le passé et vivre le temps présent
Accepter la main qu'un ami vous tend
Et entrevoir l'avenir dans les yeux de ceux qu'on aime
Sétéfilla
Monde à part
Chez moi,
C’est tout petit
Si petit que
Même un chat ne peut y entrer
Et pourtant…
Pourtant j’y vis
Je suis bien chez moi
Chez moi,
Il n’y a pas de portes
Personne ne peut y entrer
Chez moi Il n’y a pas de murs
Pas de toit, pas de fenêtres
Chez moi il n’y a rien
Si, il y a moi
Chez moi,
C’est un refuge, mon refuge
J’y vais quand je me sens seule
Pour m’y retrouver seule
Seule avec tout
Seule avec rien
Je suis bien chez moi
Chez moi
C’est ma maison
Et ma maison
C’est mon imagination
Sétéfilla